Son élection a été un bouleversement dans ce pays géré depuis des décennies par des gouvernements de droite tous plus corrompus les uns que les autres. La présence d’Evo Morales, qui ne cache pas ses affinités avec Hugo Chavez et Castro, inquiète ... Pour le contrer, 4 provinces (les plus riches et les moins “indiennes”) ont décidé de faire sécession.
Nous assistons à une curieuse cérémonie face à la Cathédrale. Une dizaine de voitures, taxis, ou minibus, rutilants, brillants comme des souliers vernis et fleuris comme des jeunes mariés font la queue devant la cathédrale. Enfin arrive .... le prêtre, venu spécialement pour bénir ces véhicules.
Avant d’atteindre La Paz, nous bifurquons plein Est pour rejoindre Sorata. Pourquoi ? Tout simplement parce que les guides nous le présentent comme “un charmant petit village” qui n’est qu’à 2600 mètres et franchement on aimerait retrouver un peu de chaleur et de douceur pour quelques jours ! Arrivés à Sorata, on se rend compte que le village est battit à flanc de collines, toutes les rues sont pentues, impossible de trouver une ruelle plane pour dormir, alors nous nous installons sur la place du village, entourés de bus et de camions Grosse erreur que nous avions faite là !!! A 4 heure du matin, tel le chant des muezzins, on se réveille au son de : “LA PAZ, LA PAZ, LA PAZ” : les crieurs des bus commencent leur journée et nous empêche de finir notre nuit.
Par chance, nous faisons la connaissance de Marco, Theresa et leurs 4 enfants qui nous prennent en charge. Ils nous trouvent une place au calme pour Kifons’ et nous invitent à découvrir leur village et ses alentours.
Visite de la grotte de Sorata (tellement grande qu’on y fait même un tour en pédalo sur le petit lac intérieur), pique-nique campagnard, jeux en tous genres pour les enfants et combat de coqs. Marco travaille pour le gouvernement. Il est juriste et gère un groupe chargé du dédommagement des sociétés nationalisées par Evo Morales. Grâce à lui, nous en saurons un peu plus sur la situation politique du pays.
La tradition veut qu’un fœtus de lama soit enterré sous les fondations de chaque maison pour apporter santé et prospérité à toute la famille. (Mickey, attend nous avant de couler ta dalle, on t’en ramène un).
Avant de quitter La Paz, on passe dire un petit bonjour à Anne-Catherine, notre ancienne voisine de Marcq, qui vit ici depuis 3 mois .... Le monde est vraiment tout petit. (Merci Kiki, de nous avoir reçu si gentiment)
C’est ici que nous mesurons le plus l’isolement d’une partie de la population. Des hameaux sortent de nulle part. Il n’y a ni électricité ni commerce à 100 km à la ronde et peu de moyen de locomotion.
Reposés par ce bain chaud, nous reprenons notre route vers Potosi. Nous traversons l’altiplano. Vastes plaines arides.
La route est longue, alors on fait un petit arrêt près d’Oruro pour profiter de sources d’eaux chaudes. Nous y arrivons le dimanche, jour de grande affluence, alors tranquillement nous attendons lundi matin pour y aller et avoir la piscine pour nous seuls. Nous sommes avec Alain et Claude, deux jeunes retraités qui font un tour du monde en camping-car et que nous avons rencontrés à La Paz.
La Bolivie a partagé ses administrations entre 2 villes. La Paz accueille les pouvoirs exécutifs tandis que Sucre réunit la cour suprême et détient le pouvoir constitutionnel.
Potosi, du 14 au 16 juillet, A 4100 m d’altitude, Potosi est la ville la plus haute du monde. Autre record, elle fut au 18ème siècle, la ville la plus grande et la plus riche d’Amérique du Sud, grâce à ses mines d’argent qui furent exploitées par les espagnols. Aujourd’hui encore pour parler d’une chose extrêmement rentable, on dit qu’elle “vale un Potosi” (vaut un Potosi) Le cours des minerais a chuté, la ville s’est quelque peu vidée, mais depuis les récentes hausses de prix des matières premières, les mines connaissent un nouvel essor et emploient aujourd’hui environ 12 000 personnes.
On apprend aussi que les feuilles de coca font parties de leurs instruments de travail, comme la pelle, la pioche et la dynamite. Ils mastiquent cette grosse boule de feuilles tout au long de la journée. En plus de couper la faim et la fatigue, cette plante a pour propriété de diminuer les problèmes dentaires et recule le blanchiment des cheveux. Le top !
...et les enfants en raffolent !
Feuilles de coca, alcool à 96 °C (délicieux !) et .... Un bâton de dynamite.
Petite visite du centre ville et d’une ancienne fonderie et ensuite nous terminons la journée “cools” à jouer
Le travail des mineurs est simple : tu creuses, tu vides, tu fais gaffe aux éboulis, tu creuses, tu vides... et ici, tout se fait à la pioche et à la pelle. Pour nous c’est un retour au 19ème siècle. En les voyant travailler, c’est un peu la mine de Lewarde (danch’nord) qui reprend vie !
Une nouvelle fois, nous passons les postes frontières sans encombre (on devient des vrais pros !!!!) et nous arrivons à Copacabana, petite station balnéaire sur le bord du Lac Titicaca. C’est même la seule plage de Bolivie, puisque ce pays ne dispose d’aucun accès à la mer. Malheureusement pour nous, à cette altitude, on est très loin de la chaleur qui règne certainement chez son homonyme brésilienne. Petit tour en pédalo avec blouson et bonnet au lieu d’un petit plongeon en maillot de bain !!
Historiquement, la route qui menait à La Paz était tellement dangereuse qu’il était de bonne augure d’avoir “les dieux” de son côté. Aujourd’hui la tradition perdure et à la vue de ces familles on réalise toute l’importance de ce geste. Une fois la bénédiction terminée, la famille réunie fête l’événement à coup de bière ou autres alcool (style 96°) et là on réalise qu’on a intérêt à être vigilant sur les routes, non pas à cause de l’état des routes, mais plutôt de celui des conducteurs !!
La Paz, du 7 au 12 juillet,
En dehors de toutes ces visites, voici un petit aperçu de notre vie quotidienne.
Tous les matins, Alex part à la boulangerie.
Pendant ce temps, Virginie va au supermarché.
Pendant ce temps là, Virginie va au supermarché...
Elle s’attarde rarement au rayon “boucherie” ...
Heureusement le rayon “pâtes” est très bien achalandé.
Envie d’une nouvelle batterie de cuisine ? De nouvelles chaussures ?
Besoin d’un médicament ...Problème digestif ? Problème de sommeil ? Fatigue ? Surmenage ?
Il parait que la feuille de coca guérit tout ! Et vu qu’on en trouve à chaque coin de rue, on va finir par le croire !
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Direction Potosi,
On s’est trouvé un charmant petit hôtel ... ou plutôt un charmant petit parking d’hôtel tout en bas de La Paz (c’est toujours quelques degrés de gagnés). On y retrouve beaucoup d’autres “nomades”, alors on glane tous les renseignements possibles sur les bons coins et l’état des routes.
La Paz est une ville très atypique. Construite dans un canon, elle se développe entre 4000 m et 3000 m d’altitude. Les plus nantis vivent en bas (à 3000 m) et les plus pauvres vivent en haut, là où les températures sont les plus basses. C’est certainement la seule ville où il faut monter pour aller dans les bas-quartier.
Première cerise sur le gâteau : les délicieuses fondues à base de steak de Lama servies au restaurant... un régal ! Seconde cerise sur le gâteau : nous rencontrons un super couple français, qui nous prête le film : “Bienvenue chez les Ch’tis”. Soirée cinéma mémorable chez les Motte avec une bonne biairrrre, hein ! (Il ne nous manque que le dernier album de Carla pour être complètement dans l’coup)
La Paz, restera pour nous synonyme d’un grand marché. Un quartier énorme y est consacré, chaque ruelle a sa spécialité : La rue “chaussure”, La rue “casserole”, La rue “wassingue” (prononcez “vassingue” .... n’oubliez pas qu’on vient de voir “Bienvenue chez les ch’tis”!).
Dans ce marché, il y a aussi la Rue des Sorcières .... Les étalages parlent d’eux même : poudres, plantes, racines, statuettes et .... fœtus de lama.
La Bolivie, c’est 8 millions d’habitants dans un pays grand comme la France et l’Espagne réunies. C’est aussi une diversité géographique et humaine importante entre l’altiplano, les régions des plaines et la forêt amazonienne. En ce qui nous concerne, nous ne traverserons que l’altiplano du Nord au Sud pendant ce mois de visite.
L’altiplano, c’est haut (entre 3500 et 4200 m d’altitude), c’est un grand ciel bleu sans un nuage, des journées ensoleillées et des nuits très froides (températures souvent négatives). L’altiplano, c’est en fait une haute plaine coincée entre deux cordillères, l’une côté pacifique et l’autre beaucoup plus orientale. Il y a des millions d’années, l’altiplano était couvert de lacs, aujourd’hui, il ne reste que quelques lagunes, des salars (mer de sel asséchée) et de grandes étendues vierges de toute culture.
Nous arrivons à un moment de tension politique. Le président, Evo Morales, est le premier “natif indien” à être élu dans ce pays. Depuis 2 ans, il met en place les grandes lignes de sa campagne : nationalisation partielle des entreprises énergétiques étrangères, renforcement de l’éducation scolaire, élargissement des aides concernant la santé ... Un vrai programme en faveur des populations indiennes (population majoritaire et souvent la plus pauvre).
La réplique du président ne s’est pas faite attendre. Evo Morales décide de s’en remettre au peuple et remet son poste en jeu. Le 10 Août, aura lieu un référendum dans lequel il demande aux boliviens de lui donner une nouvelle crédibilité, et il en profite pour remettre les postes des préfets de provinces en jeu. Ce référendum devrait être favorable à Evo Morales qui peut compter sur le soutien des natifs (qui représentent 60 % de la population). Nous comptons toutefois avoir quitté le pays avant cette date.
Le 3 juillet, Copacabana,
On a bien pensé bénir Kifons, mais pour cela il aurait fallu le nettoyer ..... et boire autant d’alcool ça nous assommerait à coup sûr !
Quelques jours à Sorata,
Les bus typiques de La Paz.
Alex, grand sportif, “se fait” la route de la mort en VTT Cette route entre La Paz et Coroico a été officiellement classée “route la plus périlleuse du monde”, vu le nombre d’accidents mortels. Cette piste de gravier, qui permet juste le passage d’un véhicule, longe un ravin qui parait parfois sans fond .... gare à la chute ! Elle a aussi l’énorme avantage de descendre de 4800 m à 1200 m d’altitude ... alors comment résister ... une piste cyclable pareille, c’est du jamais vu. (D’autant qu’elle est aujourd’hui assez peu empruntée car elle a été doublée par une route plus longue mais plus sûre)
Alex fait la descente en VTT pendant que Virginie et les enfants suivent en voiture. De beaux frissons dans un environnement hors du commun. 3 heures de descente non stop pendant lesquelles nous traversons une flore exubérante au milieu de laquelle poussent tranquillement des champs de coca... Nous démarrons par moins 5°C pour terminer à 25°C à midi au bord d’une piscine.
Le grand sportif prend une dernière photo avec ses enfants
Les champs de coca
“3 heures à suivre Papa aux bords des ravins .... c’est quand même bien quand c’est fini !”
Claude est experte en maniement de perles. Crocodiles, tortues, bagues, colliers, elle sait tout faire !... En attendant que les bains se vident, nous passons une journée créative pour le plus grand bonheur des enfants.
Beaucoup d’enfants et d’adultes font la quête au bord de la route. Nous emboitons le pas sur les Boliviens qui s’arrêtent pour distribuer des paquets de biscuits, des fruits ou des bonbons à ces gens oubliés de la civilisation.
Le Cerro Rico, d’ou fut extrait l’argent et qui est aujourd’hui encore en activité.
On peut encore observer les vestiges de la Potosi coloniale.
aux échecs et aux dominos dans un café et à écouter nos ventres faire des gloups, des brrrrrrr et des psssscht... (décidément l’altitude et le froid nous perturbent)
Le lendemain, nous partons visiter la mine. Accompagnés d’un guide, on fait un premier arrêt dans le “marché des mineurs”, histoire de faire quelques emplettes : il s’agit en fait d’acheter des “cadeaux” que nous remettrons aux mineurs quand nous serons au fond “du trou”.
Une fois habillés comme il faut pour l’occasion, il faut y aller ....
A la vue de l’entrée, Virginie abdique, elle préfère attendre dehors ....
Chaque mineur avec son casque, sa pioche et .... sa chique !
Les mineurs nous attendent. Ils sont fiers de montrer leur métier.
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